Depuis mon retour à Poudlard, voilà quelques semaines déjà, je passe le plus clair de mon temps cachée dans la forêt interdite. Je connais ses dangers, inutile de me les énumérer à nouveau. Mais ils ne m'inquiètent pas. Du tout. Que les mangemorts m'assassinent, vite et cruellement, je m'en fous. Tout ce que je veux réellement, c'est de mettre un terme à cette misère qui s'acharne sur moi.

Quand mes parents m'ontvappris la nouvelle par le biais d'une lettre, j'ai foncé, sans hésiter une seconde, sur mon balai et je me suis envolée vers ma maison. Je n'avais pas avertis les professeurs, et pour être franche c'était ma toute dernière préoccupation du moment.

Arrivée chez moi, j'ai filé vers la chambre de mon frère, et c'est là que j'ai su qu'ils m'ont dit vrai. Ils étaient là, assis sur le lit de mon frère, des boites partout autour d'eux. Et ils me tendirent une lettre. Sur l'enveloppe, mon nom y était écrit, et l'écriture me semblait familière.

Je me suis réfugiée dans ma chambre, espérant ainsi éviter les regards abattus de mes parents, car cela me mettait mal à l'aise.

J'ouvris l'enveloppe, et je constatai que c'était une lettre que mon petit frère m'avait écrite.

Il me disait combien il m'aimait, me racontait des trucs qu'on avait vécu, puis il me recomandait de prendre soin de moi et de nos parents.

Je sentais mes forces me quitter. Je n'ai jamais été très gentille avec mon frère, et ce jour-là, je l'ai amèrement regretté.

* * *

Plus tard le même soir, les funérailles eurent lieu. On ne s'habitue jamais à voir les gens immobiles, allongés dans leur cercueil de bois verni et au velours rouge à l'intérieur. À un certain point, j'étais sûre que mon frère allait se redresser dans le cercueil et me crier : "J't'ai bien eue, Sélé!" Mais ce n'était que mon imagination qui tentait de me rendre folle.

En ce moment, je suis assise dans la Grande Salle, seule. Quelqu'un s'assoit devant moi. Je lève mes yeux gris et sauvages vers lui.